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Libre expression de l'Etre: Réconcilier Animalité et Spiritualité

Dernière mise à jour : 27 mars

« La voix est le lien entre le corps et l’âme » (Roy Hart)


Le coté instinctif, alerte, vif et authentique dans un être humain est pour moi si beau à voir et à sentir. Cette expression libre de l'être me touche énormément.  Mais il y a tellement de conditionnements, d’interdits, de tabous enfermés dans nos corps... le mental a pris tant de place, d’autant plus de nos jours avec la présence constante d'internet et des réseaux depuis notre lever à notre coucher. 

Sur la terre et en nous, nous laissons si peu d'espace au monde du silence, celui dans lequel vivent les animaux. Dans ce monde de la présence, tout est intense, chaque son, chaque odeur, chaque couleur. Du point de vue de ce monde-là, nous sommes comme des fantômes, évoluant aveugles et sourds occupés par les préoccupations de nos pensées, et soumis aux fluctuations de nos émotions. 

L'état de présence à ce qui nous anime à l'intérieur, comme à ce que nous percevons de l'extérieur et la manière avec laquelle nous nous autorisons à laisser transparaître nos ressentis, influencent notre qualité d'expression. Un état permanent de présence ferait de nous des artistes au quotidien!

 

Nombreux sont les occidentaux qui n’ont pas accès à ce que j’appelle « leur animalité ». Souvent les femmes, mais bien des hommes aussi, ont perdu le lien à la force émanant du bassin, du corps en général. 

La voix ne trouve alors pas de point d’ancrage pour accéder à la puissance sans être forcée. En rapport avec cela, faire des sons étranges, ou même des soupirs, bouger le bassin ou la langue est souvent dans l’imaginaire associés à la sexualité et à cause du tabou social cela déclenche des blocage à la pleine expression du corps et de la voix.


Nous naissons pourtant à la terre en tant qu’être doté d’un sexe dont l’énergie est une puissante force créatrice. Nous faisons partie de cette terre et du monde animal « sexué ». En occultant cet aspect, nous vivons comme une demi-vie.

C’est un aspect important du travail d’accompagnement pour déployer la voix à travers le mouvement. Ramener de la conscience, du son et du mouvement dans les parties du corps où l’énergie est stagnante. Rappeler l’autorisation à cette force émanant de l’énergie sexuelle, à ces voix, d’êtres exprimées.

 

J’aime encourager à laisser parler l’être « animal » en nous. Ce n’est pas seulement faire « des bruits d’animaux » ou s’imaginer être un loup ou un oiseau.

Encouragés à mettre le bassin en mouvement, autorisés à chanter depuis cette partie du corps, nous nous relions aux forces ancestrales qui y vivent, à notre vitalité !


J’ai tout de suite senti ce que le travail vocal du Centre Roy Hart avait comme effet sur moi, à ce niveau. En tant que stagiaire, grâce à des jeux théâtraux, j’ai été invitée à laisser transparaître ma sensualité, à laisser parler les « zones du tabou » de mon corps de femme occidentale.

Cela a eu un grand effet libérateur. Oui, c’est bon d’assumer pleinement ces parts de soi, de jouer avec elles sur scène comme dans la vie ! Sans en faire un point de mire, mais simplement ne plus occulter cette dimension.

J’ai découvert une « force souterraine dans mon bassin ». Parfois elle a la couleur de la colère, de la rage, d’une révolte contenue car pas encore totalement exprimée. Je la reconnais comme une amie quand elle veut se faire entendre. C’est un beau feu puissant qui dit simplement « Laisse-moi chanter ! ». Elle me sert de moteur et j’ai même de la joie à la sentir.

Dans mon expérience personnelle, le travail de la voix fait partie d’un processus d’acceptation, de la force sauvage qui vit en moi et de ce monde moderne que j’ai eu tant de mal à accepter pour ce qu’il a d’inconscient et de limitant, un monde que je suis pourtant aussi.


En même temps qu’il me reliait aux forces vitales de mon corps, le rapprochement avec la nature dans la solitude et le silence à une époque de ma vie m’a amenée à vivre des moments de grande communion avec ce que j’appelais alors « le Grand Tout ». J’ai rencontré une autre dimension de mon être, que je n’ai cessé de chercher depuis lors et que je rencontre de plus en plus.

Ma quête a trouvé une résonance dans le travail de la voix. Il n’y a absolument rien de religieux dans notre pratique, aucun rituel, aucune attache à un quelconque courant spirituel. Et pourtant c’est bien lors d’un stage au Roy Hart que j’ai pour la première fois laissé vivre de façon assumée l’expression de ma spiritualité dans le chant. Jusqu’alors, il me semble aujourd’hui que cette partie de moi ne s’autorisait pas tout à fait à vivre, car c'est aussi un tabou social! C’était merveilleux, je n’oublierai jamais ce moment. De retour chez moi le soir même, j’ai écrit une chanson que je chante depuis en concert, en m’accompagnant à la guitare. C’est une chanson qui touche souvent beaucoup les gens. (Vous pouvez l’écouter ici si ça vous chante)


Le travail de la voix dans son lien au corps et au mouvement autorise et encourage à la fois la mise en circulation de forces vitales primales, et la dimension spirituelle de l’être à émerger. Cela se fait subtilement et dans le respect des croyances de chacun, à travers les textes travaillés et joués, les chants proposés, mais surtout de part l’intention de présence et le travail de conscience que nous faisons sur le corps.

 
 
 

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